L’élection présidentielle française 2012

Quelle vision pour la France et le monde?
Le premier tour de l’élection présidentielle française approche et il est intéressant de fournir un éclairage astrologique sur ce qui est en train de se jouer. Non pas pour prévoir qui va être élu en étudiant le thème des candidats (cela c’est au pire de l’astrologie de la personnalité, au mieux de l’astrologie prophétique, et ni l’une ni l’autre n’éclairent quoique ce soit sinon celui qui les pratique), mais sur les énergies qui sont à l’œuvre et les opportunités qui se présentent à la France en cette année 2012.

Chaque Nation est une partie de l’humanité

Il convient de considérer l’humanité comme un tout et chaque peuple ou Nation comme une partie de ce tout. Chaque peuple a un rôle particulier à jouer pour l’évolution de l’humanité. La France a communiqué au monde les fameux « Droits de l’Homme », a permis la reconnaissance des droits humains, et donc la reconnaissance de l’humanité en tant qu’une totalité unifiée, dans laquelle chaque membre a les mêmes droits. Cela s’est produit en particulier lors de la Révolution française, puis a été réaffirmé par certains grands hommes et femmes, comme Louise Michel, Hugo, Jaurès, de Gaulle, ou par des grands moments de l’histoire de France, comme la Commune, le Front Populaire et surtout la Résistance qui à travers le Conseil national de la Résistance a réaffirmé ces droits et les a propagé jusqu’à l’ONU après-guerre. Ce n’est pas par hasard que le court pamphlet, publié à la fin 2010, de l’ancien Résistant Stéphane Hessel, Indignez-vous ! a fait le tour du monde et que partout des mouvements portant ce nom d’«Indignés» se sont reconnus dans ses propos d’une simplicité et d’une limpidité désarmantes, car ils se contentent de rappeler l’essentiel !Curieusement le mouvement des Indignés s’est très peu développé en France, sans doute parce que l’opportunité d’une expression populaire était donnée par l’élection présidentielle… Nous y voilà !

Le rôle de la France dans le monde

Précisons ce rôle de la France, explicité en détail, ainsi que celui d’autres Nations, dans « La Destinée des Nations » d’Alice A. Bailey[1], ouvrage datant de l’après-guerre. L’âme de la France est Poissons, d’où sa profonde proximité avec le Christianisme (elle est la Fille ainée de l’Eglise), mais surtout avec la véritable mystique du christianisme c’est-à-dire l’ésotérisme chrétien et ses valeurs profondes (non pas les valeurs édulcorées et dogmatiques transmises par les Eglises), qui se sont exprimées à travers les mouvements ésotéristes, les Templiers et les Cathares et qui ont donné leur expression la plus aboutie dans la Révolution française et sa devise : Liberté, égalité, fraternité… Car cette fameuse fraternité qui n’est autre que de l’amour, exprime parfaitement ce que le Christ est venu apporter : « aimez-vous les uns les autres ».

Cette filiation évidente entre le Christianisme et la Révolution française est actuellement voilée par le concept majeur de laïcité, dont la compréhension limitée et trop souvent réduite à l’anticléricalisme doit être élucidée pour s’élargir au niveau universel. Car son étymologie vient du Grec Laos qui signifie le peuple indivisible et s’applique à tout ce qui concerne le peuple, indépendamment des diverses croyances qui le divisent. Ferdinand Buisson, ce grand pédagogue, en donnait cette définition[2] : « Les laïques, c’est le peuple, c’est la masse non mise à part, c’est tout le monde, les clercs exceptés, et l’esprit laïque, c’est l’ensemble des aspirations du peuple, du laos, c’est l’esprit démocratique et populaire. »

Ainsi la laïcité contemporaine s’affirme comme un principe d’unité[3], mais elle est encore bien mal comprise et appliquée, notamment par le président Sarkozy lui-même qui stigmatise certaines communautés religieuses et a opposé le curé à l’instituteur dans son fameux discours du Latran, en décembre 2007[4].

Ainsi la France a fourni au monde les Droits de l’Homme qui contribuent à libérer les hommes du joug de la domination et de l’asservissement, et un principe d’unité tellement nécessaire au fonctionnement des sociétés multiculturelles. Sa devise est (toujours selon Alice Bailey) : « Je dispense la lumière ».

Où en est-elle par rapport à sa mission, quelles sont les énergies à l’œuvre ?L’âme de la France est Poissons, et lorsque la Nation est connectée à son âme, elle se sent une mission de « sauveur du monde ». D’autant que c’est le 5e Rayon du Savoir et de la Connaissance qui la gouverne à ce niveau. Mais sa personnalité est Lion, d’où des expressions très marquées d’un individualisme et d’un égoïsme séparatifs qui occultent si souvent une vision plus universaliste ! C’est bien le Lion qui s’est trouvé flatté par le pouvoir absolu du Roi Soleil et qui a cru éclairer l’Europe alors que c’était plutôt les Lumières des philosophes (le 5e Rayon de l’âme) qui rayonnaient au-delà des frontières. Si cette personnalité très mentale, gouvernée par le 3e Rayon de l’intelligence, cesse d’opposer et de diviser comme savent si bien le faire les egos en sombrant dans un individualisme et un communautarisme délétère et mortifère, se met au service de son âme, alors la France répondra à sa mission. Nous en avons vu les prémices en Mai-68 lorsque la jeunesse (Lion) a formulé les bases d’un nouveau paradigme démodant en quelques semaines un mode de fonctionnement social et politique profondément paternaliste.

Mais à peine apparue la vision s’est effacée derrière une réaction bien naturelle, à l’ombre de laquelle le nouveau grandit avant de pouvoir s’affirmer. Comme présenté dans un précédant article (De quoi Mai-68 est-il le nom ?), cette explosion subite n’était que l’émergence d’un nouveau paradigme Verseau qui devrait s’affirmer entre 2012 et 2015 lors des 7 carrés entre les planètes Uranus et Pluton qui ont commencé leur cycle en 1965 et 1966.

Comment va réagir la France durant ces 4 années de tournant ? Quelle vision d’elle-même et de son rôle porte-t-elle ? Les Français qui sont appelés à voter en ce printemps 2012 mesurent-ils l’importance des enjeux de cette élection présidentielle ?

[1] Lucis Trust, Genève.

 

[2] Nouveau dictionnaire de pédagogie (1911).

 

[3] Henri Pena-Ruiz dans son Histoire de la laïcité, genèse d’un idéal, (Gallimard, coll. Découvertes/Histoire, 2005), montre combien une organisation commune fondée sur la laïcité permet de prendre en compte la diversité des hommes et la nécessité de les unir pour assurer leur coexistence. «Elle le fait en conjuguant la liberté de conscience, qui permet aux options spirituelles de s’affirmer sans s’imposer, l’égalité de droits de tous les hommes sans distinction d’option spirituelle, et la définition d’une loi commune à tous visant le seul intérêt général, universellement partageable.»

 

[4] «L’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal.» a-t-il affirmé.

La France et le soi-disant clivage Droite-Gauche

Au regard de la mission de la France qui vient d’être rappelée, chacun pourra mesurer comment elle est portée dans les discours, programmes et campagne de chaque candidat, et dans une certaine continuité historique.

Voici, pour ma part, comment je l’ai perçu.Il est commun de dire et de déplorer que la France est clivée entre la droite et la gauche. Pourtant les USA et la plupart des pays anglo-saxons ou européens fonctionnent essentiellement sur un bipartisme avant qu’une troisième force, écologique ou nationaliste, n’émerge en Europe, sur la gauche ou la droite.

En fait la France n’est pas si bipartisane qu’on ne le dit, elle propose un large spectre d’expressions, au risque de l’éparpillement, comme on l’a particulièrement vécu lors de l’élection de 2002 qui a favorisé l’élection au premier tour d’un candidat extrême. Néanmoins c’est un pays où les deux blocs, gauche et droite, sont très marqués. La dualité, pour ne pas dire l’opposition, très Poissons, répondant en cela à l’âme de la France, devrait être créatrice, mais devient très vite un clivage dès qu’elle s’exprime à travers la personnalité Lion, chaque camp prétendant incarner seul les valeurs de la France.

Les grandes avancées se sont faites en France à travers des épisodes courts, issues de périodes dramatiques et extrêmes, mais rarement dans la durée. L’exemple le plus intéressant réside dans le gouvernement d’union de l’après-guerre, présidé par De Gaulle et qui a réuni un large spectre de mouvements, allant de la gauche à la droite de l’échiquier, mais tous unis sous le panache moral et glorieux de la Résistance, pourtant tellement minoritaire dans une France qui avait très largement collaboré.

Ce gouvernement qui a réuni une certaine droite (républicaine et non collaboratrice) et les communistes n’a duré que deux ans, de 1944 au début 1946, avant que naisse la 4e République, dite République des partis. La 5e République sous le régime de laquelle la France vit toujours en 2012, est issue d’un épisode dramatique, la guerre d’Algérie, et précisément d’un putsch. De Gaulle, de retour au pouvoir, règle à travers la nouvelle Constitution ce qu’il pense être le fondement des divisions françaises à savoir les expressions forcément partisanes des partis, et propose un pouvoir fort, représenté par un président élu au suffrage universel.

Ce type de pouvoir est intéressant pour faire entendre la voix de la France dans le monde, mais il s’agit là d’une visée bien égocentrique qui fait traiter les Français d’arrogants par les autres Nations, sans pour autant porter une vision et à travers elle la lumière qu’un peuple peut donner aux autres. Ce pouvoir a le défaut d’être personnalisé à l’extrême, de flatter plus l’égotisme français et les divisions que de favoriser l’émergence des idées transcendantes et d’une unité pour répondre aux formidables défis de la crise, qui se résument dans le défi d’un changement de paradigme. Par ce régime le peuple a plus tendance à rechercher un homme providentiel qu’un mouvement national capable de gouverner de façon durable et équitable dans le sens de l’intérêt du plus grand nombre.

Une femme peut-elle devenir un « homme » providentiel ?

En 2007, Ségolène Royal qui n’était qu’une femme a fait les frais de cette attente. N’étant pas homme, n’étant plus « protégée », « garantie », « fiabilisée » (on pourrait dire plus vulgairement « maquée ») par un homme aussi bien au sein d’un couple que de son parti (hélas il s’agissait du même homme !). Elle était donc à plus d’un titre à nue et illégitime, et devenait inaudible par la nuée médiatique attirée par le seul homme forcément fort de la campagne. Elle fut aussi adulée que haïe, certains voyant en elle une nouvelle incarnation de Marianne (pour ceux à qui une femme à la tête de l’Etat ne faisait pas peur !) Quelle chance avait-elle d’être élue face au redoutable, incontournable, insondable et tonitruant Nicolas Sarkozy ? Des dizaines de photographes et journalistes trainés sur un char par un tracteur en Camargue suivaient le rodéo du nouveau Zorro.

Une France alignée et groggy

Image ravageuse si elle eut été montrée… d’une connivence et d’une sujétion inconscientes entre les médias et « le » politique ! Au lieu de cela on nous parle de campagne magique, d’élan formidable !

Quel formidable élan en effet que celui d’une charrette tirée par un tracteur pour voir les premiers pas chevaleresques d’un futur président ! On allait voir ce qu’on allait voir, on avait enfin l’incarnation de l’homme providentiel (tout à la fois homme et providentiel) qui allait conduire la France dans la modernité, à savoir le libéralisme économique débridé, et un atlantisme sans honte (après l’antiaméricanisme honteux), jetant aux orties le non-alignement si fièrement affirmé jusqu’alors par la France.

Voilà la France réintégrée dans le commandement militaire de l’OTAN (De Gaulle en était sorti) et amie de Bush et des USA (l’élection d’Obama a fait ensuite passer la pilule !). La France s’aligne résolument sur les USA, puis sur l’Allemagne au sein de l’Europe et perd son propre alignement, l’essentiel, celui à son âme !

La France ne s’est plus trouvée qu’alignée sur un homme qui était partout en même temps et nulle part en particulier et décidait tout seul de tout et pour tous. Le revers est proche pour celui qui ne fait plus rêver car il a trop mal incarné le « rêve » de la France !

Ce mot de « rêve » est bien souvent utilisé en France comme synonyme d’âme, tant un terme qui pourrait s’approcher du religieux est honni de l’esprit laïc et cartésien (très troisième rayon) français !Mais il semble que, justement grâce à cette expérience extrême et épuisante, la France soit en train de sortir de l’attente d’un homme et même d’une femme providentiels…

Mais il faut bien qu’à un moment un(e) candidat(e) incarne au plus près les aspirations d’un peuple. Alors lequel ? Laquelle ?

De tout temps la gauche en France a été synonyme de progrès et d’avancée au niveau social (même si les espoirs ont été parfois cruellement déçus), alors que la droite se penche plutôt sur la préservation et le développement des intérêts privés. Or cette crise est financière, économique, avant d’être sociale et politique.

Le primat de l’économie et d’un « libéralisme » (quel détournement du concept de liberté au profit d’une minorité !), sans frein ni garde-fou montre son inanité humaine. Comment la France va-t-elle relever ce défi et mettre l’humain au cœur du dispositif ? Que nous proposent les candidats ?

Une autre Le Pen

Marine Le Pen est une femme mais elle n’a pas les problèmes de Ségolène Royal : elle est l’héritière et elle est adoubée par son père… Et en plus, comme femme, elle humanise son propos, qui se veut proche des gens qu’elle pense servir ! Elle « dédiabolise » le Front national : rien que ça ! Pas mal pour une femme, alors que l’on a si souvent traitées les femmes de sorcières lorsqu’elles sortaient des sentiers battus, tracés par les hommes. A preuve qu’elle n’en sort pas ! Toujours est-il qu’elle fixe le mécontentement de ceux qui pensent que le malheur vient des autres, les immigrés, les sans-papiers, les Arabes et les Musulmans, et que si l’on restait entre soi la vie serait plus douce et meilleure. Mais voit-on où mène ce raisonnement par l’absurde, qui stigmatise et élimine les uns après les autres ceux qui ne nous ressemblent si apparemment pas ? L’affirmation devant le tribunal norvégien d’Oslo d’Anders Breivik qui a tué de sang froid 77 personnes sous-prétexte de légitime défense (sous-entendu des Européens « blancs » envahis par les flux migratoires) ne nous l’indique-t-elle pas ? Ce genre de fausse évidence qu’il est normal de préférer ses parents à ses voisins puis ses voisins à des étrangers… devrait être mise en perspective, et soumise à une réflexion morale, avec le poème du pasteur Martin Niermöller, qu’il serait bon d’enseigner dans les écoles, au même titre qu’on y invitait Raymond Aubrac :

Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Lorsqu’ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai rien dit, je n’étais pas Juif. Puis ils sont venus me chercher, et il ne restait plus personne pour protester.

Les grands Résistants partis, qui va s’opposer à la marée xénophobe ? Quelle nouvelle forme de résistance créer ?

Un candidat par défaut pour une présidence normale

François Hollande se déclare vouloir être un président normal. Est-il trop normal pour devenir président ?

En 2007 sa compagne d’alors, Ségolène Royal, lui avait volé la vedette grâce aux sondages qui la donnaient gagnante… trop pris par son dilemme privé (il s’est séparé de son ex compagne à l’issue des présidentielles 2007), il n’avait pas eu le réflexe de se présenter à la candidature au sein de son parti, attendant calmement son tour, après que son ex-compagne lui eut déblayé le terrain, si l’on peut dire….

Car pour ce qui est de déblayer elle l’a fait ! Soutenue par son parti comme la corde soutient le pendu, à l’issue de la présidentielle perdue elle a entrepris de se faire élire à la tête de son parti pour préparer la présidentielle de 2012. Incapables de s’unir derrière elle qui approchait la majorité, ses « camarades » se sont unis contre elle, abondant vraisemblablement quelques urnes de bulletins Aubry pour bien enfoncer le clou… trahie à la maison et au parti, elle a participé à sa manière et pas comme elle l’envisageait, à l’unification de sa famille politique…

Jusqu’à se désister en faveur de son ex-compagnon et père de ses enfants au lendemain de la primaire perdue !

Mais une autre femme, bien malgré elle, a contribué grandement à l’émergence du candidat normal.

Il s’agit d’une simple soubrette d’hôtel new-yorkais, dont on connait le nom aussi bien que celui d’une princesse. Saura-t-on un jour pour le compte de qui elle a agi ? Toujours est-il que seul DSK semble croire qu’elle en voulait vraiment à ses charmes et qu’elle « se donnait » réellement à lui (comme si une femme pouvait se donner à quelqu’un de façon désintéressée autrement que par amour !). DSK était soi-disant à gauche le seul concurrent sérieux de Sarkozy … mais patatras, en une nuit du 15 mai 2011, à New York, à un an de l’échéance, l’idole tombe, déboulonné comme un emblème de la finance et de l’économie internationale. Les médias n’ont plus de challenger à se mettre sous la dent… alors ils se tournent vers le candidat normal, venu de sa Corrèze… et adoubé par un ancien grand manitou présidentiel, usé jusqu’à la corde !

On aime ces histoires de terroir en France, qui parlent sans doute plus à l’âme de la France qu’à sa personnalité. Voilà François Hollande qui monte lentement mais sûrement au devant de la scène…

Et plus personne ne pourra arrêter ce candidat normal, trop normal pour être déboulonné à son tour ? Après l’agitation omni présidentielle qui a éreinté le pays, cet homme est près à endormir les enfants !

Dans toutes ces péripéties abracadabrantesques, comment ne pas voir combien la vie politique nous fournit des histoires dignes des mythes olympiens ? J’ai lu récemment qu’un char de carnaval dans un village du Sud-Ouest représentait l’histoire de DSK et du Sofitel de New-York : un homme riche et puissant et des soubrettes en colère….

Décidément la force des évènements actuels est telle qu’un mythe se génère dans l’année ! A défaut d’homme providentiel ou d’homme nouveau, la présidentielle nous propose un candidat normal. Mais il se pourrait bien qu’il arrive à rassembler et unifier sans qu’on y prenne garde, tout simplement parce qu’il se trouve là, par le seul et déterminant fait du hasard – car le hasard n’existe pas, il n’est que la méconnaissance des lois – au centre du jeu !

Quel troisième homme ? Résistance ou démission

Au centre du jeu d’autres candidats tentent de s’y glisser. François Bayrou est de ceux-là. Après avoir été le troisième homme, en 2007. Alors que se trouvaient devant lui un homme, Nicolas Sarkozy, et une femme, Ségolène Royal, il semblait à tous évident qu’il était bien « le troisième homme », et il s’est nourri vraisemblablement d’un rejet de la femme comme candidate crédible. Mais cette fois la troisième place est âprement disputée… une femme extrême y sera peut-être et ou bien ce sera Mélanchon.

L’espace se creuse à gauche et à droite et se restreint au centre comme peau de chagrin ! Le centre a toujours eu du mal à s’implanter pris qu’il est entre les deux pôles d’une balance électorale qui, au deuxième tour, le somme de se positionner ! Condamné à se tourner vers sa droite, qui finit pas le phagocyter, ou vers sa gauche pour se renforcer d’une opposition à ladite droite, ou encore à ne rien choisir et à rester dans un splendide isolement et disparaître, il se construit du refus d’une bipolarité qui au final ne crée pas de dynamique.

La France préfère les extrêmes, plus solaires qu’un centre introuvable, et qui correspondent à sa dynamique bipolaire très Poissons. Le centre correspondrait plus à Paris, la capitale. A la personnalité Capricorne, hautaine et arrogante, et à l’âme Vierge, ouverte à l’esprit et au service.

Voici quelques citations d’une interview de Jean-François Kahn, dans Médiapart du 14 avril, intitulé « Si Bayrou fait le moindre deal avec Sarkozy il est mort ! » Évoquant le fait que Bayrou pariait sur l’effondrement de Sarkozy pour s’imposer, il remarque : « Sarkozy est capable de tout, il n’a aucune morale, aucun principe, mais dans l’immoralité il ose tout, c’est un guerrier, il est excellent, il a l’appareil d’État, un relais médiatique : c’était évident qu’il ne s’effondrerait pas». Puis, évoquant un rassemblement qu’il appelle de ses vœux, il note : « On oublie que de Gaulle fait un rassemblement qui va des communistes à une certaine droite nationale. Donc à un moment, le clivage, ce n’est plus gauche ou droite, mais résistance ou démission. Il faut une révolution, qui l’ignore ? Être révolutionnaire, c’est imaginer un nouveau modèle autour d’une nouvelle centralité. L’Histoire des révolutions, c’est ça. À partir du moment où vous imaginez un nouveau modèle qui n’est plus autour de l’État ou de l’argent, mais autour de l’humain, c’est révolutionnaire».

Voilà, fort bien exprimé, ce qui est réellement en jeu : imaginer un nouveau modèle autour de l’humain, à tous les niveaux : gouvernance, éducation, culture, médias, social, politique et économique.

Imaginer un nouveau modèle

De ce grand défi de 2012 et des années suivantes, seul Jean-Luc Mélanchon et son Front de gauche semble avoir pris la dimension. Il propose une véritable insurrection citoyenne, une participation du peuple à la vie politique avec l’instauration d’une nouvelle République, la 6e.

Il invoque les grands anciens, les grands moments de l’histoire de France. Il investit avec des foules nombreuses des hauts lieux symboliques de le France. La place de la Bastille à Paris (symbole de la Révolution), la place du Capitole à Toulouse (symbole de la résistance au pouvoir central de Paris), la plage du Prado à Marseille, symbole de 2600 ans d’histoire métissée (Massilia fut une colonie grecque qui a essaimé sa culture en France) et de l’ouverture à cette mare nostrum que la France centralisatrice a négligé comme elle néglige ses enfants venus du Sud !

Il évoque une France universaliste et pas seulement occidentale et atlantiste, ayant un rôle auprès des autres Nations. Il propose qu’elle prenne à bras le corps les modalités d’un changement profond qui fera date, qu’elle ouvre des brèches dans le mur de la pensée unique économique mondiale et en Europe, en s’ouvrant vers une coopération avec les pays émergents et les pays du Sud. L’histoire d’amour ratée entre la France et le Maghreb, entre la France et l’Afrique, pourrait-elle renaître des cendres coloniales grâce à la langue commune ? « Nous sommes le même peuple qui tournons là ! Des êtres humains, au bord de la mer féconde ».

Discours qui parle à l’âme de la France !Pendant ce temps le président candidat, appelant à l’aide, convoque dans des envolées lyriques auxquelles seule sa plume, Henri Guaino, fin connaisseur de l’histoire et des symboles, semble encore croire, les mêmes grands anciens ; mais il nous menace de rien moins que la fin de la civilisation française (on connaissant la Révolution française, la République française, la culture française, mais non pas la « civilisation française ») si « les autres » arrivent au pouvoir ! On convoque la France mais tout aussitôt on clive, retombant d’un souffle épique à de piètres et basses considérations électoralistes.

Dans ce même temps le candidat normal, mais néanmoins socialiste, invoque les grands anciens et les grands moments de l’histoire de la gauche. A chacun sa France ?

Une palette de petits candidats

A cette élection 2012 se présente un nombre modéré de candidats au regard de l’élection de 2002 qui en comptait 16 avec les conséquences que l’on sait. Il est intéressant de remarquer combien ces voix discordantes peuvent être rafraichissantes mises bout à bout et contribuent à éclairer la richesse des sensibilités françaises si diverses.

Chacune se positionne sur le large spectre de la conscience et de l’intelligence française, très troisième et cinquième rayon ! Le risque est de se distraire de l’essentiel et de ne pas se recentrer après l’éparpillement… comment trouver la lumière blanche qui synthétisera toutes ces couleurs ?

Blanche est pourtant la page sur laquelle écrit Eva Joly dans son clip de campagne ! Femme, immigrée (du Nord, de Norvège, pays durement touché par la xénophobie), écologiste et juge elle a plusieurs handicaps pour se faire entendre dont celui, majeur, d’être plus une démocrate et moraliste qu’une républicaine qui se hisse dans une posture national-présidentielle.

Elle est audible à Paris, ville à la personnalité Capricorne, et auprès de minorités écologiques à l’exigence austère ! En France, de posture très Lion, on n’aime guère qu’on attaque un personnage en position de force, même si de lourdes charges pèsent sur lui… On attend l’heure de la curée ou du retournement !

Conclusion : sauver ou se sauver ?

Avec quelle couleur de son drapeau la France éclairera le monde ? Assurément il faut quelqu’un au-dessus de la mêlée, un « sauveur » comme de Gaulle, un rassembleur comme Mendès-France durant quelques mois, ou alors, dans un esprit plus Verseau un large rassemblement à l’image du Front populaire en 1936 ou du Gouvernement provisoire de la France en guerre…

Peut-être pas seulement l’intelligence politique d’un stratège, mais l’intelligence collective d’un peuple sachant s’organiser dans un dessein de Résistance à ceux qui ruinent le bien commun, une intelligence du cœur, une générosité de la connaissance et du savoir au profit de l’ensemble, qui répondrait bien aux forces du 5ème rayon de l’âme de la France, s’appuyant sur le troisième de sa personnalité.

Aujourd’hui, 17 avril 2012, les forces en présence semblent pencher vers une élection à gauche, avec un président socialiste mais rassembleur, et un formidable élan porté par le Front de gauche dans lequel des Français de plus en plus nombreux, et au-delà des cultures politiques anciennes, se reconnaissent. Peut-il rassembler des indignés et les aider à s’organiser, eux qui n’ont jusqu’alors voulu aucune récupération politique ? Peut-il rassembler et galvaniser les énergies des fameux 20% de créatifs culturels (voir l’ouvrage de Marc Luyckx-Ghisi) qui n’émergent pas encore de la masse ? Hollande n’a pas une carte du ciel de chef mais de serviteur. Il peut être transcendé par sa fonction, il peut se transcender, porté par une vision (son Ascendant est au degré exact de l’étoile Aldébaran, l’œil du Taureau, qui donne la vision) et, comme le pense le démographe Emmanuel Todd, il peut initier un élan vers une construction européenne renouvelée, une Europe des peuples (il a sa Lune sur la grande conjonction Uranus/Neptune qui fonde l’Europe). Sauver l’Europe de la puissance destructrice des marchés, de son bureaucratisme aliénant, sauver l’Europe du Sud de la ruine et de la misère….

Car ne l’oublions pas, pour la France, il s’agit bien de « sauver » !Le probable n’est pas certain. L’année ayant été fertile en rebondissements certains craignent un coup de tonnerre, un cataclysme avant le premier tour, voire entre les deux tours, d’autres l’espèrent…

Si Nicolas Sarkozy est élu par un coup du sort à ce jour encore inimaginable, alors l’avancée sera plus chaotique et peu nuancée, comme lui. Sa conjonction Mars/Lune en Bélier et en 7, mal maîtrisée, ni transformée ni transcendée (Boris Cyrulnik parle d’absence de résilience), en fait un personnage certes énergique mais nerveux et agressif et elle sera visitée par Uranus au carré de Pluton ! Peu rassembleur et clivant, il peut être secoué voire renversé par un retour massif de Mai-68, lors des 7 carré Uranus/Pluton d’ici 2015, lui qui s’est fait élire en 2007 dans la perspective de « liquider Mai-68 » !

A moins qu’il ne surfe sur une vague de peurs et de violences provoquées, enfourchant encore une fois le cheval du « sauveur », et réussisse à retourner à son profit un authentique mouvement populaire. Mais un rassemblement populaire comme de Gaulle l’avait organisé à la Concorde et aux Champs Elysées le 30 mai 68 n’y suffira pas… et gare à celui qui se prend pour un sauveur et qui ne sauve que lui-même ou les siens ! La France est un pays profondément universaliste, ouvert au multiculturalisme avec une bonne natalité et une population jeune qui a besoin de créer, d’inventer l’avenir (la marque du Lion).

Après avoir défait les chaînes de l’asservissement avec les Droits de l’Homme, elle pourrait impulser une législation universelle pour encadrer les excès de ceux qui se servent, et mettre en pratique assidument le service à l’humanité et aux plus démunis. En cela elle répondrait au dessein de son âme, Poissons, et au dessein de l’âme Vierge de sa capitale, Paris, la ville lumière ! Et montrerait fermement la chaîne évolutive : asservir, se servir, servir !

Il y faudra sans doute plus d’une mandature… mais le temps s’accélère et ces années-là sont particulièrement importantes ! Veillons-y !

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Fanchon Pradalier-Roy
Fanchon Pradalier-Roy

Le 17/04/2012.

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